Parler de liberté, de plein air, de rando, de plaisir des grands espaces, ne doit pas nous faire oublier que la montagne est un monde à risque.
Même si celui-ci se prévient, se calcule notament en respectant des règles élémentaires, nul n'est à l'abri d'une erreur ou d'une défaillance qu'elle soit humaine, matérielle ou naturelle.
Le risque est là, quelques soient les précautions et les individus.
Aujourd'hui, si les secours sont si bien organisés pour répondre aux besoins sans cesse croissants, c'est qu'ils résultent d'une longue volution.
Avant l'apparition de l'alpinisme, la montagne milieu hostile mais lieu de passage obligé pour les messagers, a été le théâtre de sauvetages.
Les Romains édifiaient à proximité des grands cols des hospices qui plus tard se développeront et seront tenus par des moines.
Ceux-ci bénéficiaient de l'aide de chiens légendaires, les Saint-Bernard.
Plus tard, dans les années 1800, lorsque l'alpinisme naît, on parlait surtout d' autosauvetage dans le cadre de la solidarité humaine, par les pratiquants eux même de la montagne, les guides, les membres des clubs...
Parler du Secours en montagne n'était pas encore d'actualité, même si le courage et le dévouement des sauveteurs occasionnels était immense.
Il faut attendre 1897, pour voire naître la première organisation de secours.
Les Sauveteurs Volontaires du Salève, de Collonges sous Salève, société qui existe toujours à ce jour sous le nom de Comité de Secours en Montagne du Salève C.S.M.S..
Puis en 1910, la Compagnie de Secours des Sociétés Alpines Dauphinoises àGrenoble, qui fait appel à des bénévoles volontaires et expérimentés.
Les alpinistes assurent seuls leur sécurité.
Un homme, Felix Germain travaille dans les années 30 sur l'amélioration des techniques et du matériel de secours. Il est également à l'origine de l'utilisation des chiens Bergers Allemand pour le secours à victimes.
Petit à petit, l'ensemble des massifs s'organisent, alors que la pratique de la montagne, se développe. Le secours en montagne par des volontaires n'est alors plus suffisant.
En décembre 1956, l'affaire Vincendon et Henry est le moteur de la restructuration du secours.
L'agonie de ces deux jeunes alpinistes dans le massif du Mont-Blanc au cours d'une course, sensibilise les gens. Ils furent les victimes de la non structuration, de la désorganisation, des ordres et contre-ordres des protagonistes du secours en montagnes.
Ainsi, le secours devient l'affaire de professionnels sous la responsabilité de la collectivité.
Le préfet (instruction ministérielle du 21 août 1958) devient le responsable du secours en montagne, coordonant un ensemble de secouristes habilités par l'Etat (Gendarmerie, Armée, Sécurité civile...). Il mobilise des forces techniques et humaines.
Le secours en montagne devient un service public.
Les CRS et La Gendarmerie se partagent alors la surveillance en alternant les semaines d'alertes et d'entraînements.
En 1958, le PGHM (Peloton de Gendarmerie de Haute Montagne) est créé.
Il est constitué de guides, aspirants guides, de moniteurs de ski.
Après leur incorporation, les aspirants sauveteurs suivent une formation intensives. Ils travaillent l'équipement et le matériel utilisé.
Les prémices du secours en montagne par voie aérienne se font en avion, mais rapidement, l'hélicoptère se révèle comme étant une meilleure solution.
Sa première grande utilisation fut rendue célèbre dans l'affaire Vincendon et Henry durant l'hiver 1956-57 où un hélicoptère de type Sikorski s'écrasa.
C'est ensuite l'Alouette 3 qui devient l'hélicoptère de prédilection grace à sa maniabilité.
Dans les années 60, l'hélico doit se poser pour les sauvetages car les treuils existants sont hydrauliques et inefficaces en montagne. Le secours héliporté sur les paroies raides est donc impossible. Il faut attendre 1967 pour voir apparaitre les treuils mécaniques. L'hélitreuillage deviendra systématique dans les années 1970.
Enfin, la médicalisation du secours devient systématique en 1973, grace aux équipes de SAMU ou à des médecins généralistes de montagnes spécialisés dans la médecine d'urgence. Le conditionnement des victimes avant le transport modifie considérablement la prise en charge. Tous, praticiens, sauveteurs du PGHM, CRS... subissent des entraînements physiques très poussés et des exercices, des mises en situations fictives, qui constituent une grande partie de leur travail afin d'être dans les conditions physiques et matérielles (ssacs, trousses de secours...) optimales et spécifiques à chaque type intervention.